Palmarin : Un plan local de développement pour promouvoir le terroir
PALMARIN — CINQ VILLAGES OFFICIELS : Ngallou, Sessène, Ngueth, Ngounoumane et Jaxanoor composent la communauté rurale de Palmarin. Ils sont tous alignés sur le même axe, à proximité de l’océan. En 1988, la communauté rurale comptait 4.800 habitants. Dix ans après, les dernières estimations officielles (recensement administratif de 1999) chiffrent à plus de 6.500 le nombre d’habitants, soit un taux d’accroissement annuel de 3,5 %.
Des enquêtes réalisées dans les différents villages montrent une prédominance des jeunes : plus de 60 % au sein de la population composée en majorité de Sérères suivis des Ouolofs et des Mandjanes au village de pêche de Djiffer. Mais, certainement avec le Projet de Promotion des Communautés rurales (PROCR) des régions de Fatick et de Kaolack, le déclic pourrait provenir de ce côté. Palmarin figure ainsi parmi les premières communautés rurales devant bénéficier des premiers financements.
Le plus local de développement élaboré, à cet effet et approuvé par le conseil rural, récemment, lors d’un forum de restitution au siège du conseil rural, se chiffre à 100 millions de nos francs pour les quatre ans à venir. Un montant majoré compte tenu des capacités financières de la communauté rurale pour les investissements évalués de façon brute à 25 millions FCFA par an. Le PROCR ayant tenu compte, selon le consultant Pape Bâ, “de la dynamique de promotion enclenchée à travers l’élaboration du plan et que, dans le cadre des programmes classiques d’appui au développement, ce montant peut être souscrit, à titre de contribution locale (10 %) de solde annuel”.
Mais, entre autres ordres de priorité à Palmarin, on note surtout l’alimentation en eau potable, le transport, l’électricité, le téléphone, le renforcement du secteur touristique. “Et aussi les problèmes de santé et d’éducation, l’agriculture et l’élevage”, ajoute le président du conseil rural, Lamine Sarr. Au plan hydraulique, le forage de Djiffer est en panne. La nappe phréatique de Palmarin n’étant pas profonde, les puits creusés dans les différents villages ne règlent pas le problème d’approvisionnement en eau. D’ailleurs, à ce niveau, l’éloignement pose problème au grand dam des populations. Même s’il est vrai qu’avec l’hivernage, on note moins de problèmes avec les pluies, il faut reconnaître que les puits tarissent vite, du fait de la surconsommation favorisée par les populations migrantes qui viennent s’activer autour de la pêche.
Ainsi donc, au cours de quatre prochaines années, le projet de promotion des communautés rurales compte agir sur tous ces différents domaines afin de réaliser les besoins en fonction des moyens. Puisque, selon Pape Bâ, les capacités financières de la communauté rurale seront tenues en compte en termes d’investissements. Sur les 100 millions de francs, précise Pape Bâ, le conseil rural devra débloquer 10 millions de francs et le complément, c’est-à-dire les 90 millions de francs, sera supporté par le Projet allemand.
Toutefois, il n’est pas exclu que d’autres partenaires interviennent dans les financements des différentes actions du plan local. On pense à l’Union mondiale pour la Nature (UCN), le Fonds mondial pour l’Environnement (FEM) avec lesquels, le conseil rural développe des relations de partenariat dans le domaine surtout de l’environnement.
UNE RESERVE NATURELLE EN POINT DE MIRE
Une bonne gestion des ressources naturelles, c’est un des préoccupations majeures du conseil rural de Palmarin. Les populations comptent ainsi s’investir pleinement dans la gestion de la réserve naturelle de la zone. Celle-ci ayant pris forme depuis la réouverture, l’année dernière, du pont de Pandakha (6 km de Samba Dia) sur l’axe qui mène à Djiffer, en passant par Palmarin.
En effet, la réhabilitation de ce pont avait constitué une doléance principale des populations. Le bouchage de cet ouvrage lors des travaux de construction de cette route en latérites vers les années 1985, estimaient-elles, était à l’origine de la menace des eaux de l’océan sur les habitations de Palmarin. Ainsi, grâce à l’Union mondiale pour la Nature (UCN), le pont a été rouvert et la zone a repris de son attrait d’antan avec le retour de nombreux oiseaux et autres ressources halieutiques comme les crustacés, les mulets, etc.
La réserve naturelle s’étend de Ngousso (limite entre Palmarin et Joal-Fadiouth) allant vers Fadial, Mbissel, Pandakha, là où il y a le pont jusqu’aux îles des Mar, Fanfada, la zone de Athy, Ndagane, entre autres. “C’est cet environnement naturel que nous voulons sauvegarder”, nous lance Lamine Sarr, président du conseil rural. Il nous fait constater qu’aujourd’hui, depuis la réouverture du pont, l’eau passe régulièrement et plusieurs espèces d’oiseaux, comme les pélicans, les flambants roses, les poissons et autres crabes, ont refait leur apparition.
PROFITS
Un agent des Parcs nationaux est déjà affecté dans la zone. De son nom Goudiaby, il se familiarise petit à petit avec les différentes parties de la réserve naturelle. Il compte sur le soutien des populations qui pourraient en tirer un grand profit d’une bonne gestion. Le président du conseil rural en est convaincu, lui qui met cette réserve sur le compte d’une nette évolution dans le processus de développement de sa communauté rurale. D’ailleurs, cette réserve figure en bonne place dans le plan local de développement. Il estime que des bénéfices énormes peuvent y être tirés, d’autant plus que la zone a une vocation touristique dont le potentiel est inestimable. Et que donc avec une bonne gestion de la réserve, les visites touristiques pourraient augmenter moyennant un montant forfaitaire à fixer par le comité de plage qui a été déjà mis en place. Lequel comité réfléchit déjà sur le fonctionnement de la réserve. Des badges ont été confectionnés et distribués aux différents membres.
Une autre partie qui figure dans la réserve naturelle, c’est la zone maritime qui constitue la niche des tortues de mer dont les différentes espèces, comme les “ndumar” (tortues géantes), sont protégées par les populations.
ECOMUSEE
En perspective, Lamine Sarr nous révèle la construction prochaine d’un écomusée à Palmarin. D’ailleurs, la maquette est déjà sur Internet. Selon lui, “ce qui fait que nous commençons à recevoir des visiteurs bien, avant même l’ouverture de l’écomusée. Il faut dire, à ce niveau, que les travaux n’ont pas encore démarré”, nous fait-il remarquer. En attendant, les contacts sont pris avec les partenaires pour trouver un financement pour trouver un financement pour la réalisation de cette infrastructure. "LeSoleil (Article publié dans l'édition du Samedi 8 Septembre 2001)"
Axes prioritaires et objectifs de développement de la communauté rurale de Palmarin
L’Etape du diagnostic a été l’occasion pour les populations de la CR de mener des réflexions sur les maux qui gangrènent l’évolution des différents secteurs de développement. Cette étape a aussi permis aux populations de prendre conscience de la nécessité d’une prise en charge urgente des contraintes et aussi d’une valorisation des atouts dont disposent la CR . Le diagnostic est ainsi un tremplin pour asseoir une planification participative solide qui va permettre la détermination des axes stratégiques, des actions et des activités capables de résoudre les problèmes identifiés suivant des délais réalistes et en fonction des ressources mobilisables dans le temps . Pour mener à bien cette étape il incombe d’abord de définir les axes prioritaires et les objectifs de développement qui permettront par la suite d’identifier les actions à entreprendre.
AXES PRIORITAITRES
|
SECTEURS
|
OBJECTIFS SECTORIELS DE DEVELOPPEMENT
|
AMELIORATION DE L’ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE
|
HYDRAULIQUE
|
Faciliter l’accès à l’eau potable pour tous
|
SANTE
|
Améliorer la couverture sanitaire
|
EDUCATION ET FORMATION
|
Renforcer l’éducation formelle et informelle
|
RELANCE DES SECTEURS PHARES DE L’ECONOMIE LOCALE
|
PECHE
|
Poursuivre les actions de pérennisation et de relance du secteur de la pêche
|
AGRICULTURE
|
Améliorer les rendements agricoles
|
ELEVAGE
|
Moderniser l’élevage
|
TOURISME
|
Développer un tourisme local profitable aux populations
|
INVESTISSEMENTS, EPARGNE, CREDIT, AGR
|
Améliorer l’accès au financement et développer des AGR
|
PROMOTION D’UN ENVIRONNEMENT SAIN ET DURABLE
|
GRN
|
Renforcer les initiatives de la gestion durable des ressources environnementales
|
HYGIENE ET ASSAINISSEMENT
|
Améliorer le cadre de vie
|
ENERGIE
|
Démocratisation de l’accès aux services énergétiques renouvelables
|
PROMOTION DES GROUPES SOCIAUX VULNERABLES ET A RISQUES D’ETRE MARGINALISES
|
GENRE ET DEVELOPPEMENT
|
Protection des droits de l’enfant et suivi de la nutrition infantile
|
Renforcer l’émancipation de la femme
|
Promouvoir l’autonomisation des handicapés
|
Promouvoir une jeunesse citoyenne, les sports, la culture et les TIC
|
PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE ET DYNAMISATION DE LA SOCIETE CIVILE
|
GOUVERNANCE LOCALE
|
Améliorer la fonctionnalité du conseil rural
|
Renforcement des capacités institutionnelles et communicationnelles des acteurs
|
Assurer un développement intercommunautaire harmonisé
|