A Palmarin Facao, une communauté rurale dans la région de Fatick (centre-ouest), musulmans et chrétiens acceptent de vivre ensemble et s'entraident dans l'entretien de leurs lieux de culte respectifs.
"Musulmans et chrétiens célèbrent ensemble les fêtes religieuses. A l'occasion de leurs fêtes religieuses, les catholiques achètent du bétail, un mouton ou une chèvre, pour les repas des musulmans. Quand les musulmans sont en fête, ils font tout pour satisfaire les catholiques", témoigne Alassane Seck Mané, agent des eaux et forêts et gestionnaire de la réserve forestière de Palmarin Facao.
"Mon frère est musulman, moi chrétien. Et on habite ensemble. Nous avons une très bonne cohabitation en matière de religion. Ce n'est pas un problème ici. Il y a même des couples mixtes, religieusement parlant. Parfois, on n'arrive pas à identifier le chrétien du musulman", affirme Georges Ndour.
"En mai 2009, lorsque nous fêtions les 125 ans de l'église de Palmarin Facao, les musulmans s'étaient beaucoup investis dans les préparatifs. Lors de la réhabilitation de la même église en 1984, les musulmans s'étaient cotisés chacun 5.000 francs CFA", se souvient Georges Ndour, coordonnateur de la maison de l'écotourisme de Palmarin Facao.
"Pour la construction de la mosquée de Palmarin Ngallou, rappelle-t-il, nous catholiques, nous retrouvions souvent, afin d'apporter notre contribution à l'édifice. C'est ainsi que nous y avons mis entre 800.000 et 900.000 francs CFA. L'actuel curé de Palmarin est né de parents musulmans, qui sont restés dans cette religion."
L'abbé Pascal Fap Tening Diome de l'église de Palmarin Facao estime qu'on peut donner la cohabitation des musulmans et des chrétiens à Palmarin comme "un bon exemple" au Sénégal. "Quand il y a des travaux à faire à l'église ou à la mosquée, vous ne pouvez pas savoir qui est chrétien ou musulman. Ils s'investissent comme un seul homme", explique-t-il.
Avant d'embrasser leur religion, "les gens sont parents. Pendant les fêtes musulmanes, nous les prêtres faisons le tour des maisons pour être aux côtés des fidèles musulmans. Quand il y a un évènement heureux ou malheureux, ils viennent manifester leur intérêt pour nous", ajoute Diome.
Les chrétiens représentent 75% de la population de la communauté rurale de Palmarin Facao, a indiqué Ndour. Les musulmans sont majoritaires à Palmarin Ngallou, un village de la communauté rurale, a-t-il relevé.
Selon Diome, les chrétiens représentent quelque 60% de la population de la communauté rurale. Les cinq villages de la communauté rurale totalisent quelque 10.320 habitants, indique Samuel Seck, président du conseil rural.
"Ici, chrétiens et musulmans, nous vivons ensemble. Nous faisons tout ensemble. Je me suis marié à une catholique, qui est devenue musulmane. C'est ma deuxième épouse", témoigne Abdou Diène, un habitant de Palmarin Facao.
Samsidine Sarr, l'imam du même village, se réjouit de "la belle cohabitation entre les deux religions dont les fidèles se respectent les uns les autres".
"Devant quelques événements, l'abbé et moi en discutons et décidons que chacun aille en parler à son tour à ses fidèles", confie Sarr, 29 ans.
"Ici, ou on est musulman, ou on est chrétien. Il n'existe plus de religion traditionnelle, même si certains font encore des pratiques traditionnelles héritées surtout de la culture, comme les libations", précise Georges Ndour.
Comme ceux de cette localité, les chrétiens et musulmans acceptent de vivre ensemble au Sénégal, un pays dont la majorité est musulmane.
25 Juillet 2010